Je me souviens des dimanches à Colombes. J’adorais les bigornos à l’apéritif, faire de la balançoire et la petite maison.
Je me souviens lorsque vous étiez venus me chercher lors d’un retour de colonie et que mes copines pensaient que vous étiez mes parents. J’étais fière de dire que vous étiez mes grands-parents.
Je me souviens du jour où tu m’as offert le même pantalon que toi à la Grande Fabrique de Souillac. Tu étais belle et jeune d’esprit. Tu refusais de t’habiller « mémère ». Tu étais ma mamy rockeuse.
Je me souviens des mois de juillet à Nadaillac où tu veillais sur moi. J’avais tellement peur d’aller chercher les glaces chez Chastrusse que tu m’attendais sur la route. Quand le soir il fallait traverser le jardin, j’étais angoissée par l’idée qu’une chauve souris vienne s’emmêler dans mes cheveux. Tu me disais de mettre un chapeau. Tu ne te moquais pas.
Je me souviens, quand on descendait à Souillac, qu'il fallait se faire belle. Tu me disais de mettre une robe ! C’est quelque chose qui m’est restée encore aujourd’hui !
Je me souviens qu'à Nadaillac, j’aimais venir le matin ou le soir avant de dormir dans ton lit. On buvait de la badois avec du pulco citron que Raymond nous montait. On bavardait. Tu étais à l’écoute.
Je me souviens des arrêts à la maison de la presse, des glaces chez Rouland et des menthes à l’eau après les courses. Tu aimais nous faire plaisir.
Je me souviens de ce tour de ville en 3 heures. Un record ! On s’était arrêté dans presque toutes les maisons. Raymond avait eu peur, il allait appeler la police ! Nous ça nous a fait rire. Il a tout de même dû s’inquiéter. J’aimais passer du temps à tes côtés.
Je me souviens qu'adulte, j’aimais te raconter mes cours de fac, venir déjeuner dans l’appartement du 82 et venir te voir à Sainte Marthe.
J’aimais ton sourire et ton doux regard quand tu voyais Théodore et Oscar.
Je me souviens de cette après-midi de septembre quand Théodore et toi aviez chanté Pomme de reinette et qu’Oscar était venu sur tes genoux. Tu nous aimais tous tellement.
Je me souviens de ton parfum.
Je me souviens, je me souviens, je me souviens....
Tu me manques.Tu nous manques.